Trop de dirigeants et de managers sous-estiment le risque de
corruption. Metis Europe débute la publication d’un dossier consacré à la corruption,
dans lequel je propose un article. J’en résume ici les points clés, à l’attention
des managers opérationnels et des responsables RSE:
Le risque de corruption est souvent sous-estimé... |
- La France ne peut plus se prévaloir d’une situation satisfaisante. Les rapports de plus en plus critiques sur les insuffisances de la lutte contre la corruption en France s’accumulent : dégradation de notre position dans le classement mondial (Transparency International), faiblesses pointées par l’OCDE et la Commission européenne, manque de maturité de certaines fonctions critiques (ex : les achats), etc.
- L’opinion publique est elle aussi de plus en plus sensible sur ce sujet.
- Le constat ne peut se limiter à la problématique de la corruption des agents publics. Il doit englober la situation des entreprises privées.
- La montée en puissance de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et plus particulièrement de la norme ISO 26 000, qui fait une place importante à la lutte contre la corruption, amène de nombreuses entreprises à se pencher sur cette problématique négligée… et à constater leur vulnérabilité.
- De plus, les législations – et surtout leur application – se durcissent.
- Beaucoup d’entreprises sont en risque car elles se rassurent à bon compte en se contentant de publier des chartes et des directives, tout en négligeant le travail de déploiement et d’accompagnement sur le terrain.
- Les politiques anti-corruption mises en œuvre par la majorité des entreprises sont trop focalisées sur la prévention tertiaire et secondaire. Elles négligent les mesures de prévention primaire.
- Les entreprises françaises sont en retard sur la mise en place de dispositifs de protection des lanceurs d’alerte, même si la législation évolue positivement.
- La faiblesse des contre-pouvoirs constitue également un handicap.
- Les coûts de la corruption (120 milliards d'euros par an à l'échelle de l’Europe) augmentent et constituent une incitation supplémentaire à agir.
Une prévention efficace de la corruption est celle qui
emprunte les méthodes de la RSE : travailler sur la responsabilité des
acteurs, conjointement avec les parties prenantes ; passer d’une politique
de conformité à une approche de management des risques.
Cet article est à lire sur le site de Metis : « Lutte contre la corruption : la France exemplaire ? », 2 février 2015
Martin RICHER, consultant en Responsabilité sociale des
entreprises, membre du Comité de labellisation de Lucie, le label RSE de
référence
Pour aller plus loin :
mon débat sur LCP (La Chaîne Parlementaire) avec Dominique Seux, Directeur
délégué de la rédaction des ‘Echos’ :
la lutte contre la corruption n'est pas un fleuve tranquille (la partie
"Face à l’éco" commence à 30'45).
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