L’accord interprofessionnel du 11 janvier 2013 sur la
sécurisation de l’emploi donne du concret à la responsabilité sociale
d’entreprise (RSE) : il instaure une représentation des salariés au sein
des Conseils d’administration ou de surveillance des grandes entreprises
privées (article 13 de l’accord). Des représentants des salariés étaient déjà
présents dans les Conseils des entreprises publiques ou anciennement publiques
mais c’est la première fois que ce type de mesure est systématisé pour les
entreprises privées d’une certaine taille. L’approche du deuxième anniversaire
de la loi (dite « de sécurisation de l’emploi », juin 2013) qui a
transposé ces nouvelles dispositions dans son article 9 est l’occasion de faire
le point sur la mise en œuvre effective dans les entreprises.
C’est le grand mérite des « Premières Assises des
administrateurs salariés » organisées le 5 mars 2015 par le Collège des
Bernardins, l’IFA (Institut français des administrateurs), le cabinet Pinsent-Masons
et l’association RDS (Réalités du Dialogue Social). A l’occasion de cet
événement, qui a réuni aux Bernardins un grand nombre d’administrateurs et de
personnalités, les résultats d’une enquête à laquelle ont répondu 122 administrateurs
salariés ont été présentés. Sauf mention contraire, les données chiffrées contenues
dans cet article proviennent de cette enquête.
Les points de vue présentés lors de ces Assises comme les
résultats de l’enquête me confortent dans mes convictions :
- L’extension de la présence des administrateurs salariés constitue un dispositif clé pour renouveler en profondeur les modalités et les règles du jeu du « dialogue social à la française », qui en a bien besoin ;
- facteur moins souvent relevé : elle est aussi déterminante pour conduire une évolution à bas bruit de notre mode de gouvernance, engoncé dans une conception datée de l’entreprise ;
- les entreprises, malheureusement, sont peu attentives aujourd’hui à se saisir des 6 opportunités que ces nouvelles dispositions placent à leur portée.
Accroître la diversité des profils au sein du CA
La présence d’administrateurs salariés dans les Conseils est
un moyen exogène de transformer la gouvernance qui peine à accepter le
changement de l’intérieur. Comme le remarquait justement une étude de TM
Partenaires, « l’extension à toutes les grandes sociétés de
l’administrateur salarié sera un vecteur de diversité de profils et de
perspectives plus important que la loi Copé-Zimmermann [sur la parité] dont la
mise en œuvre a peu modifié la sociologie des Conseils »[1].
Contrairement à l’Allemagne et à l’Europe du Nord, la France
a adopté sans distance critique le modèle anglo-saxon de gouvernance. Elle a
donc endossé l’effet pervers des règles de gouvernance qui ces dix dernières
années et à force de promouvoir la présence d’administrateurs indépendants,
censés être garants de l’intérêt social (qui peut être bien distinct de
l’intérêt des actionnaires) ont dévitalisé le Conseil de sa connaissance intime
de l’entreprise.
Pierre-Yves Gomez, professeur à l'EM Lyon et directeur de
l'Institut français de gouvernement des entreprises (IFGE) résume la
problématique : « Comme le montre un rapport de l'Autorité des
marchés financiers de 2011, ces [administrateurs] indépendants constituent plus
de la moitié des conseils des grandes entreprises. Or, par un effet pervers
inattendu, cette pratique a encouragé la financiarisation au plus haut niveau
de la gouvernance. En effet, le seul langage commun aux administrateurs
externes, qui ne sont pas des familiers de l'entreprise, est celui de la
finance mondialisée. Il leur permet de comparer les résultats de manière
homogène sans avoir besoin d'une connaissance approfondie de l'entreprise. D'où
des dérives dans les décisions stratégiques que des administrateurs salariés
pourraient limiter en défendant le rôle que joue le travail réel dans la
création de valeur et la compétitivité de l'entreprise »[2].
Une étude sur la gouvernance réalisée par le cabinet Ernst & Young et publiée
fin 2012 note que l’Allemagne se distingue par le faible pourcentage
d’administrateurs indépendants (12%) contre 75% au RU et 60% en France et
Italie[3].
La forte proportion d’administrateurs salariés a protégé l’économie allemande
et notamment son industrie de l’hypertrophie des administrateurs dits
‘indépendants’ et des dérives de la financiarisation.
Il s’avère effectivement que beaucoup d’administrateurs
n’ont d’’indépendants’ que le nom, alors que les administrateurs salariés sont
à même, eux, de se comporter en réelle indépendance, ne serait-ce que parce
qu’ils ne doivent leur nomination ni au président du Conseil ni aux dirigeants
de la société. L’implémentation française du capitalisme, encore très marquée
par les effets de réseaux, les liens de dépendance réciproque et les ‘noyaux
durs’, ne brille pas par la place dévolue à l’indépendance dans les pratiques
de gouvernance.
ECGS, un réseau qui fédère Proxinvest (cabinet qui analyse la
gouvernance des sociétés cotées et conseille les investisseurs dans leur
politique de vote aux assemblées générales) et ses homologues d’autres pays
européens (DSW, Ethos, Shareholder Support, Frontis Gouvernance et Manifest)
l’a montré dans une étude comparative menée sur seize pays en Europe : la
France se situe à la 9ème place sur 16 en termes d’indépendance du conseil, à
la 11ème pour l’indépendance des comités de nomination, à la 12ème pour l’indépendance
des comités d’audit et à la 15ème pour l’indépendance des présidents du conseil ![4]
De son côté, Proxinvest a calculé que 61% des sociétés françaises ne
respectaient pas les recommandations d’indépendance en usage sur la place (contre
34% en Europe). De même, les comités d’audit pèchent par le manque
d’indépendance de leurs administrateurs (55%), comparés à ceux des conseils
d’administrateurs européens (70%).
Les administrateurs salariés apportent un point de vue
original, qui accroît notablement la diversité des profils réunis autour de la
table du Conseil. Comme l’affirme Denis Ranque, Président du conseil d'administration
d'Airbus Group : « Je le dis d’expérience, les administrateurs salariés
peuvent jouer un rôle important. Non seulement ils expriment la vision que l’on
peut avoir, de l’intérieur, sur la stratégie de l’entreprise mais ils font
également bénéficier le conseil de leur connaissance intime de l’entreprise, de
son activité, de ses marchés, de ses clients, de ses savoir-faire et de ses
autres avantages concurrentiels. Pour toutes ces raisons, leur avis est
précieux lors des délibérations. Symétriquement, et sans trahir la règle de
confidentialité qui s’impose à eux, ils peuvent aider leurs collègues à
comprendre les décisions du conseil, notamment en matière d’investissement »[5].
Houda Ghaya et Gilles Lambert montrent que la diversité des compétences et des
expériences des administrateurs est plus déterminante pour la performance des
entreprises du CAC 40 que la seule diversité sociodémographique[6].
La présence d'administrateurs salariés au Conseil est également
vue par ses concepteurs comme un moyen de reprendre la main sur le facteur
temps et de se réapproprier des marges de manœuvre stratégiques. Dans une
tribune intitulée « Priorité à l'industrie ! », Jean-Louis Beffa, ancien
président-directeur général de Saint-Gobain, critiquait le « modèle
libéral-financier, inspiré de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis », qui «
consacre la suprématie de l'actionnaire dans la gestion des entreprises ». Il précisait
: « Il est temps de réorienter l'économie française vers un modèle
commercial-industriel, qui est celui de l'Allemagne, de la Corée et du Japon
aujourd'hui. C'est-à-dire un modèle au sein duquel la gouvernance d'entreprise
favorise l'investissement à long terme. Il faut pour cela mettre en place des
règles qui encouragent un actionnariat stable, et en particulier l'actionnariat
salarié. De plus, la présence obligatoire d'au moins trois salariés au conseil
d'administration des grandes entreprises, notamment celles du CAC 40 apparait
nécessaire »[7].
Louis Gallois, ancien président d’EADS et de la SNCF, va
dans le même sens : « Pour investir, les entreprises ont besoin de
visibilité sur l'avenir ; elles ne peuvent être exclusivement soumises aux impératifs
- souvent de court terme - des marchés financiers ; en premier lieu, le poids
des actionnaires dans les entreprises doit être équilibré, en privilégiant ceux
qui jouent le long terme et en donnant la parole aux autres parties prenantes
de l'entreprise. Ceci nous conduit à faire proposer un équilibre des points de
vue plus favorable au long terme au sein des conseils d'administration ou
conseils de surveillance des entreprises d'une certaine taille assuré par la
présence, au-delà des actionnaires et du management, de représentants des
salariés »[8].
Pour Jean-Paul Bouchet, à l’époque secrétaire général adjoint de la CFDT-Cadres
et président d'Uni Europa Cadres, « souvent, les administrateurs salariés sont
les seuls au sein des CA à porter la voix de l'intérieur de l'entreprise et à
avoir une vision à long terme »[9].
Cette plus grande diversité exerce un effet positif sur la
performance. Xavier Hollandts, Zied Guedri et Nicolas Aubert concluent d’une
étude empirique de 233 entreprises du SBF250, que « la présence de salariés au
conseil d’administration est positivement associée à la performance de
l’entreprise, à l’inverse des administrateurs indépendants »[10].
Salima Benhamou fait état d’études économiques attestant le lien de causalité
et précise que « des gains de performance sont particulièrement constatés
lorsqu’il existe dans les CA des administrateurs salariés appartenant à des
organisations syndicales »[11].
En revanche, l’apport des administrateurs salariés ne semble
pas modifier la donne en termes de diversité de genre : ils sont des
hommes à 67%.
Elargir le champ d’intervention du CA et renouveler la gouvernance
La présence des administrateurs salariés au conseil rehausse
le niveau d’exigence : très focalisés sur le financier et le juridique, les Conseils
sont d’autant plus incités à élargir leurs sujets de préoccupation. Or cet
élargissement apparaît comme une ardente obligation pour s’adapter au nouveau
contexte concurrentiel.
Une étude de l'IFA sur « Le conseil et l'actif humain de
l'entreprise », publiée le 8 juin 2010, soulignait que « ce sont les
administrateurs salariés qui accordent le plus d'importance à la prise en
compte des risques humains (santé, sécurité, climat social, etc.), ainsi qu'aux
enjeux humains liés à l'évolution stratégique de l'entreprise » et que « leur
connaissance des hommes et des femmes de l'entreprise est un réel atout pour le
Conseil ». A la même époque, le Centre d'analyse stratégique (aujourd’hui
France Stratégie) remettait son rapport sur la participation des salariés et la
gouvernance d'entreprise (Rapport du CAS cité ci-dessus), qui prenait
clairement position : « La présence d'administrateurs salariés dans
les conseils d'administration permettrait d'apporter des relais d'information
et de communication entre le dirigeant et les salariés, et de mieux prendre en
compte la dimension 'capital humain' dans les grandes orientations
stratégiques ».
Cette unanimité n’est pas un phénomène récent. Début 2006,
l’IFA présentait un rapport au titre explicite : « Administrateurs
salariés : un atout pour la gouvernance des entreprises françaises » (février
2006). Ce rapport concluait que « les avantages de la présence
d'administrateurs représentant les salariés en tant que tels et/ou en leur
qualité d'actionnaires l'emportaient sans conteste sur les risques: par leur
connaissance des réalités de l'entreprise, leur engagement à long terme,
l'attention portée à l'importance du capital humain, leur diversité d'origine
et de formation, les administrateurs salariés contribuent le plus souvent à enrichir
le travail du conseil d'administration ».
Les administrateurs salariés apportent un regard nouveau sur
l’intégration du facteur humain. Or, les Conseils en ont besoin. En effet, si
en 2012, presque les trois quarts (73%) des Conseils débattent régulièrement
des enjeux humains liés à la stratégie, d’après l’IFA « ils se concentrent
surtout sur les talents clés et les effectifs. Les risques psychosociaux, la
promotion sociale et l'employabilité de l'ensemble des collaborateurs de
l'entreprise ne sont cités que par 15% des administrateurs »[12].
D’après le cabinet de conseil Deloitte et la société de conseil en stratégie RH
Misceo, « le conseil d'administration est irrégulièrement informé de la
stratégie RH et tient rarement des réunions dédiées à la stratégie RH »[13].
Dans une édition plus récente de leur baromètre, ils constatent que « les
administrateurs regrettent, pour les trois quart d’entre eux, de ne pas
disposer de cartographie des risques RH, d’être insuffisamment informés et de
ne pas disposer d’indicateurs clés sur la fonction RH »[14]. De son
côté, l’IFA a établi, dans un rapport récent sur « Gouvernance, Ressources
Humaines et Performance » (octobre 2014), « le constat que les sujets
Ressources Humaines restent encore peu abordés en Conseil ». Alors que le « capital humain » devient un levier de différentiation
concurrentielle de plus en plus marqué, cette plus forte orientation vers les
enjeux RH est indispensable.
Un autre apport à la qualité des décisions du Conseil
provient de la diversité des profils, des parcours professionnels, qui va
s’enrichir avec la présence des administrateurs salariés. Dans son rapport cité
ci-dessus, le CAS mentionnait l’objectif de « favoriser la diversité des
profils des administrateurs pour accroître la compétence collective du conseil
d'administration ». Alors que la ‘consanguinité’ des Conseils est vue
comme un facteur de vulnérabilité, cette diversité est d’autant plus positive.
« Au-delà des réseaux des élites de dirigeants qui ont constitué la base
de beaucoup de Conseils d’administration, il est aujourd’hui nécessaire de
s’assurer d’un faisceau de compétences sectorielles, financières, comptables,
fiscales, sociales et sociétales ... » (IFA, 2006).
L’enquête dévoilée lors des Assises apporte une confirmation
sur les thèmes d’intérêt des administrateurs salariés: une large majorité d'entre
eux souhaiterait que le conseil passe plus de temps sur les RH (66%) et la
stratégie (59%) mais également l’innovation et la recherche (38%), la RSE (32%)
et l’analyse des risques (30%). A l’inverse, la rémunération des dirigeants, sujet
qui effrayait les détracteurs de la réforme, n’est citée qu’en dernière
position des thèmes d’intérêt, à 7% seulement.
La présence des administrateurs salariés va donc inciter les
Conseils à améliorer leur appréhension des questions stratégiques. Là aussi,
cette évolution est bienvenue comme le montre la problématique soulevée par «
La lettre de l’IFA » dans un article opportunément titré : « Le conseil
joue-t-il bien son rôle dans l'orientation et le suivi de la stratégie ? »[15].
Cet article mentionne une étude réalisée par Rivoli Consulting en partenariat
avec l'IFA pour mieux appréhender l’implication du Conseil dans l’élaboration
de la stratégie et le suivi de son exécution. La synthèse du second volet de
cette enquête, lancé en juillet 2012 (auprès des mêmes administrateurs membres
actifs de l'IFA déjà interrogés pour un premier volet en 2010) indique : « En
2010, près de la moitié des administrateurs estimaient que le conseil n'était
pas suffisamment impliqué dans la stratégie. En 2012, ils ne sont plus qu'un
tiers à considérer que la réflexion stratégique devrait occuper davantage de
place dans les travaux du conseil ». Le sujet progresse donc… mais on peut
discerner des opportunités d’amélioration significatives lorsque l’IFA précise
que « 86% des administrateurs demandent, face à une proposition du management,
que soient présentés au conseil plusieurs scénarios » et que « certains regrettent
toutefois que l'opérationnel et le court terme prennent trop souvent le pas sur
la vision et du développement à long terme de l'entreprise ».
Finalement, la présence des administrateurs salariés représente
pour le « modèle européen de gouvernance » un facteur distinctif dont
le vieux continent devrait faire un avantage concurrentiel. Pour Steven Hill, directeur
du Programme de réforme politique du think tank “New America Foundation”, c’est
déjà le cas: « le modèle de gouvernance dans lequel les salaries ont leur
mot à dire dans les décisions stratégiques est un facteur de différenciation de
l’Europe par rapport aux Etats-Unis et ce modèle est réputé donner à la
première un avantage compétitif en termes de performance économique et
financière »[16].
De toutes ces contributions, on peut déduire que la présence des administrateurs salariés provoque une focalisation plus forte des instances dirigeantes sur la valorisation du « capital humain », qui leur procure – parfois malgré elles ! – une voie de sortie vis-à-vis de la séculaire et infructueuse confrontation entre travail humain et capital financier.
De toutes ces contributions, on peut déduire que la présence des administrateurs salariés provoque une focalisation plus forte des instances dirigeantes sur la valorisation du « capital humain », qui leur procure – parfois malgré elles ! – une voie de sortie vis-à-vis de la séculaire et infructueuse confrontation entre travail humain et capital financier.
Evoluer vers des relations sociales plus constructives
« Tout le monde s’accorde à dire que le dialogue social
est exagérément conflictuel en France. Certains en déduisent qu’un dialogue
renforcé au sein des instances suprêmes de gouvernance des entreprises
permettra de rapprocher les parties en présence, au service de la performance
durable de l’entreprise, » indiquent André Gauron et Vincent Charlet dans
une note de La Fabrique de l’Industrie[17].
De fait, le modèle des relations sociales à la française, fondé sur le
formalisme de l’information - consultation, était déjà mis à rude épreuve en
période de climat social tempéré. En période de crise, il apparaît pour ce
qu’il est : usé jusqu’à la corde. L’ETUI a publié les résultats d’une enquête
sur l’influence des représentants du personnel sur le traitement des
restructurations dans les pays d’Europe. Il en ressort que le modèle français
est celui qui apparaît comme ayant le moins d’influence par rapport aux autres
pays : les représentants du personnel en France exercent beaucoup moins d’impact
que leurs homologues néerlandais, allemands, nordiques et même certains
originaires de pays méditerranéens (Grèce, Espagne)[18].
L’information-consultation ne donne pas de prise sur la
décision : le chef d’entreprise a satisfait à ses obligations s’il a
respecté le formalisme de la procédure et non s’il s’est révélé capable
d’écouter et de prendre en compte les objections et propositions formulées par
les représentants du personnel. En conséquence, elle favorise les effets de
posture plutôt que le donnant-donnant ; l’indignation plutôt que la
construction ; la dénonciation véhémente plutôt que l’échange et le
compromis. La conséquence en est le fameux classement sur la compétitivité
réalisé par le WEF, qui organise chaque année le forum de Davos : en
matière de qualité des relations sociales (mesurée par le degré de coopération
entre représentants des salariés et employeurs) la France est classée au 126ème
rang sur 133 ! Il n’y a donc que sept pays qui font moins bien : la Bolivie,
l’Uruguay, Trinidad et Tobago, le Tchad, la Corée, le Népal et… le Venezuela…[19]
La qualité du dialogue social est très inégale en France. Il
se porte bien dans certaines entreprises. Pour les autres, il s’agit de sortir
résolument du jeu codifié entre les instances dans lequel tout est joué
d’avance, des postures stéréotypées et des discours convenus. La compétitivité
des entreprises dépend de plus en plus de la qualité de ses « actifs » humains
et de sa cohésion sociale. Il est donc naturel de donner aux salariés une
représentation là où se prennent les décisions et de faire évoluer le dialogue
social en lui donnant davantage de prise sur les décisions.
Les amateurs de comparaisons germano-françaises ne sont pas
toujours conscients du fait que la compétitivité allemande ne repose pas sur un
coût du travail plus bas qu’en France (un épisode conjoncturel très provisoire)
mais sur un modèle économique dont la qualité du dialogue social constitue un
volet essentiel. Or celui-ci donne un réel pouvoir de codétermination aux
syndicats sur des questions essentielles comme les horaires de travail et leurs
variations éventuelles, les congés, les modalités de rémunération les
mouvements de personnels, recrutements, promotions et mobilités. En
conséquence, « dès qu'une décision économique implique des conséquences
sociales tangibles pour les personnels, l'employeur est tenu de présenter un
plan social d'accompagnement dont les mesures compensatoires doivent recueillir
l'accord du Betriebsrat », équivalent allemand de notre comité
d'établissement, qui doit être créé à partir de cinq salariés… contre 50 en France[20].
C’est la recherche de cet accord qui fait la spécificité du modèle allemand et
contribue à la qualité des décisions.
En France, aucun syndicat ne réclame la cogestion ou le
pouvoir de décision dans la gestion des entreprises. Mais tous souhaitent
pouvoir
- peser sur les décisions, c’est-à-dire formuler des objections, des contre-propositions et être écoutés ;
- participer à l’élaboration des décisions, c’est-à-dire recevoir les informations sur lesquelles sont fondées les décisions, notamment celles qui engagent l’avenir de l’entreprise, et prendre part au débat.
« Ce dispositif va permettre aux représentants des salariés
d'être présents au moment des choix stratégiques, et pas simplement quand il
s'agit d'en gérer les conséquences sociales, » affirmait Michel Sapin. Et
il ajoutait : « Ce n'est pas le sujet qui a été le plus facilement
accepté par le Medef, pour employer un euphémisme »[21].
C’est aussi une façon de donner aux représentants du personnel davantage de
moyens de peser sur les décisions et ainsi, de dépasser le caractère formel de
l’information-consultation, qui a clairement montré ses limites (voir « Les CE et CHSCT : un véritable contre-pouvoir ? »).
C’est pourquoi les dispositions de la loi de sécurisation de
l’emploi issues de l’accord du 11 janvier 2013 doivent
être comprises dans leur globalité et leurs interactions. Elles font système autour de la
volonté de retrouver des marges de manœuvre stratégiques et d’y associer les
représentants du personnel :
- la présence d’administrateurs salariés au Conseil,
- la base de données partagée d’informations économiques et sociales, qui sert de support au débat sur la stratégie,
- l’anticipation des mutations et la négociation des modalités des restructurations,
- la création d’une capacité de négocier tous les trois ans sur les grandes orientations du plan de formation de l’entreprise, dans le cadre de la négociation obligatoire sur la GPEC.
Il ne s’agit pas seulement de représenter les salariés mais
bien les syndicats (qui présentent les candidatures), ce qui constitue un levier
de régénération du dialogue social. Sans remonter au programme du Conseil
national de la Résistance et à la mise en œuvre de la participation des
salariés dans l’après-guerre, on rappellera une ébauche plus récente : c’est en
février 2007 que Jean-Marc Ayrault, alors président du groupe socialiste à
l'Assemblée nationale, avait remis son « rapport sur la démocratie sociale ».
Dans ce rapport, il estimait que « le temps est venu d'associer les
organisations syndicales à la marche de l'entreprise » en leur ouvrant
notamment « le droit de siéger dans les conseils d'administration », pour «
leur donner ce droit de regard élémentaire sur les décisions qui engagent la
vie de l'entreprise et des salariés ».
Et pourtant, l’impact des administrateurs salariés apparaît
comme mitigé : ils estiment très majoritairement (88%) avoir un impact sur
le CA et sur les sujets qui leurs semblent importants mais cet impact est plus
souvent ‘peu significatif’ (53%) que ‘assez significatif’ (33%).
Comment peser davantage ? Il me semble que quatre
conditions doivent être réunies.
1) Il faut d’abord agir sur le nombre d’administrateurs
salariés. Dans le dispositif issu de la loi de sécurisation de l’emploi, les
entreprises comptant 10.000 salariés dans le monde ou 5.000 en France doivent
faire entrer au sein de leur Conseil un représentant des salariés avec voix
délibérative. Le nombre est porté à deux pour les entreprises comptant plus de
douze administrateurs. Dans l’enquête présentée aux Assises, les
administrateurs salariés composent 21% des membres des CA (en moyenne 3,5
administrateurs salariés sur 16,3 membres), proportion qui tombe à 13% pour les
CA de moins de 15 membres. Je mets en avant trois raisons pour préconiser un
relèvement du nombre d’administrateurs salariés:
a) L’utilité : une étude de l’ETUI montre la corrélation
entre la proportion d’administrateurs salaries parmi les administrateurs et
leur perception de leur degré d’influence sur les décisions[22].
b) La capacité d’influence : les travaux de la sociologue
américaine Rosabeth Kanter, professeur à l'université de Harvard, montrent
qu’il faut qu'un groupe minoritaire représente 35 % des effectifs d'une
organisation pour influencer son mode de fonctionnement et donc ses
performances.
c) Le benchmark interne et externe : le nombre de
représentants du personnel amenés à siéger au Conseil (1 dans les conseils de
12 membres et moins ; 2 dans les autres cas) est finalement inférieur aux
dispositions françaises existantes ; aux recommandations du rapport Gallois (minimum
4 administrateurs salariés) ; à celles de Jean-Louis Beffa (3 administrateurs
salariés) ; aux annonces gouvernementales (le pacte national pour la croissance
présenté début novembre 2012 prévoyait au minimum 2 administrateurs salariés) ;
mais aussi à la proportion la plus courante en Europe qui est d'un tiers
d'administrateurs salariés par conseil.
L’analyse du paysage européen (voir mon entretien avec Aline Conchon dans Metis)
montre en effet que la proportion d’administrateurs salariés la plus
communément retenue par nos voisins est d’un tiers (Autriche, Danemark,
Hongrie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas). En Allemagne, c’est cette même
proportion d’un tiers qui s’applique pour les entreprises de plus de 500
salariés mais au-delà de 2 000 salariés, la proportion des administrateurs
salariés passe à la moitié (le président du conseil de surveillance ayant voix
prépondérante en cas de partage). L’Allemagne compte aujourd’hui 700 grandes
entreprises qui fonctionnent sur ce mode de codétermination paritaire. Parmi
celles-ci, un tiers environ sont des filiales de groupes étrangers (Axa,
Alstom, Vodafone,…) ce qui montre que le modèle allemand peut s’hybrider.
C’est la raison pour laquelle les députés avaient fortement
envisagé de faire passer le nombre d’administrateurs salariés de 2 à 4 pour les
entreprises comptant plus de douze administrateurs[23]
mais par respect des équilibres trouvés par les partenaires sociaux, l’un des
316 amendements proposés (dont 120 ont été adoptés) s’est contenté de remplacer
le nombre fixe de deux administrateurs par un minimum « au moins égal à
deux ».
Avant l’application de la loi LSE et en moyenne, une société
du CAC 40 en France comprenait seulement 0,9 administrateur salarié contre 7,1
dans les grandes entreprises allemandes, d'après l'étude sur la gouvernance
publiée en octobre 2012 par Ernst & Young. La mise en œuvre de la nouvelle
loi ne fera que réduire légèrement cet écart.
2) Une seconde condition à réunir pour permettre à l’administrateur
salarié de peser sur les décisions est d’acquérir sa légitimité parmi ses
pairs. Sur un plan qualitatif, il est intéressant de constater que la relation
avec les autres administrateurs est qualifiée par les administrateurs salariés comme
plus attentive qu’indifférente (dans un rapport de 2 à 1) et surtout plus
collaborative que conflictuelle (dans un rapport de 7 à 1). Une modification de
la nature des relations sociales est sans doute à l’œuvre sur la durée…
3) La troisième condition est d’assurer leur présence dans
les comités du Conseil. Le code AFEP-MEDEF de 2013 laisse une latitude aux
Conseils d’administration sur ce point, sans faire de recommandation : il «
conseille » qu’un administrateur salarié soit membre du comité des
rémunérations. L’IFA (2013) conseille leur participation aux travaux des
comités. Cette recommandation semble bien suivie puisque 56% des
administrateurs salariés sont membres de comités spécialisés et siègent dans
1,6 comité en moyenne (les plus fréquents sont le comité d’audit suivi du
comité des rémunérations et/ou des nominations, suivi du comité stratégique).
4) Enfin, il faut assurer que les administrateurs salariés sont
effectivement présents là où se prennent les décisions. Or, les deux tiers des
administrateurs salariés affirment avoir des éléments leur permettant de penser
que certains sujets sensibles ont été traités souvent (31%) ou même très
souvent ou systématiquement (34%) hors de leur présence, dans le cadre d’un «
pré-conseil ». Ce problème est heureusement moins fort dans les sociétés cotées
(41%) et dans les entreprises soumises à la loi de juin 2013.
Ces sujets sensibles, « traités ailleurs » ont
souvent maille à partir avec la stratégie. Or, l’article 13 de l’ANI, qui
regroupait les dispositions concernant les administrateurs salariés s’intitulait
« Représentation des salariés dans l’organe de gouvernance de tête qui définit
la stratégie de l’entreprise », ce qui montre l’importance de la connexion à la
stratégie dans l’intention des négociateurs. La loi de sécurisation de l’emploi
utilise donc un raccourci simplificateur en traduisant cela par Conseil (d’administration
ou de surveillance). C’est la raison pour laquelle il faut, là encore, que les
Conseils rehaussent leur niveau d’exigence et révisent les principes de
gouvernance à l’œuvre dans leur entreprise pour vérifier que la présence des
administrateurs salariés est effective dans l’instance de définition de la
stratégie. Le Conseil est-il un lieu d’élaboration de la stratégie ou un lieu
de validation, voire seulement de contrôle et de suivi de sa mise en œuvre ou
même une simple « chambre d’enregistrement » ? Comment se partage le travail
entre Conseil d’administration et éventuellement de surveillance d’une part ;
comité exécutif (COMEX) et comité de direction d’autre part ? Ces questions
n’ont pas toujours été clairement posées.
De même, l’étude sur la gouvernance du cabinet Ernst &
Young relève « une augmentation des comités stratégiques au sein des Conseils.
La proportion des sociétés dotées d'un tel comité est ainsi passée de 54% en
2011 à 59% en 2012 pour les sociétés du CAC 40, de 42% à 49% pour les sociétés
du SBF 120 et de 24% à 32% pour les Midcaps » (capitalisations moyennes). Ces
comités stratégiques qui ont pris une grande importance en France n'existent ni
en Allemagne, ni en Grande-Bretagne et exceptionnellement en Italie. Il faut
éviter que les Conseils soient ainsi « dévitalisés » d'une de leurs
attributions essentielles sans quoi la présence d'administrateurs salariés dans
les Conseils ne serait... qu'un formalisme de plus.
De même, l’étude d’Ernst & Young attire l’attention sur
« le fait que la Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) soit
de plus en plus intégrée au modèle économique des entreprises se traduit dans
la progression des comités d’éthique et/ou RSE auprès des Conseils. Ainsi, 33%
des sociétés du CAC 40 disposent aujourd’hui d’un tel comité, contre 27% en
2011 ; 18% des sociétés du SBF 120 contre 7% en 2011 et 5% des
midcaps ».
C’est l’intérêt des dirigeants et des actionnaires de
ménager une place significative à la représentation des salariés au Conseil. Sigurt
Vitols, senior researcher au Wissenschaftszentrum de Berlin et, depuis avril
2008, associate researcher sur les questions de gouvernement d'entreprise à
l'ETUI, a créé un ‘European Participation Index’ (EPI). Il montre que les pays
qui ont l'index le plus élevé (autrement dit ceux où les droits à la
représentation du personnel dans l'entreprise sont les plus étendus) sont aussi
ceux qui obtiennent les meilleures performances vis-à-vis des objectifs de la
stratégie UE 2020, socle des politiques publiques européennes pour la décennie
(taux d'emploi, revenu par habitant, etc).
Comme l’écrit justement Alexandre
Grillat, Secrétaire national au développement durable, à l’énergie, au logement
et à la RSE de la CFE-CGC, « dans une économie du 21ème siècle fondée sur
l’innovation et les mutations technologiques, les compétences et plus largement
le capital humain jouent un rôle de plus en plus central dans la performance et
la compétitivité des entreprises. La CFE-CGC revendique donc le renforcement du
poids des salariés dans la gouvernance des entreprises, en allant au bout des
préconisations du rapport Gallois et en s’inspirant des propositions de France
Stratégie. C’est là une des clefs de la redynamisation de l’économie française »[24].
En 2005, la Fondation Hans Böckler Stiftung estimait que sur
les 30 entreprises dégageant la meilleure rentabilité en Allemagne, 27 étaient
organisées selon le principe de la codétermination paritaire, c’est-à-dire que
leur Conseil de surveillance incluait la moitié d’administrateurs salariés[25].
Contrairement aux préventions parfois soulevées, deux chercheurs allemands ont
montré que le passage à la codétermination paritaire par les entreprises n’a
pas d’effets négatifs sur le cours boursier de leur action[26]. Une autre
étude sur le rôle de la représentation salariale dans les conseils
d’administration en Allemagne, montre que l’impact sur la valeur de marché des
firmes est positif et que la présence de salariés au conseil se traduit aussi
par une meilleure circulation de l’information, dont bénéficie le management de
l’entreprise. Trois autres économistes ont montré l’impact positif de la codétermination sur
l’innovation et sur la productivité[27].
Dans leur opuscule très documenté sur le panorama européen de la
codétermination, Jean-Louis Beffa et Christophe Clerc signalent qu’en
Allemagne, « 71% des employeurs du DAX 100 et 64% des employeurs en
général approuvent le système, » qui a par ailleurs « reçu le
soutien de dirigeants d’entreprises prestigieuses comme Porsche,
DaimlerChrysler, Volkswagen, Adidas, TUI, Deutsche Telekom ou Deutsche Post »[28].
Mais pour permettre aux effets bénéfiques d’irriguer
l’organisation, il faut cesser de considérer les administrateurs salariés comme
un dispositif isolé. Au contraire, comme l’a recommandé l’IFA, « la
présence des administrateurs salariés doit s’inscrire dans une stratégie
globale d’implication des salariés, en lien avec les dispositifs
d’intéressement, d’actionnariat salarié et de dialogue social ». Plus
largement, il s’agit d'articuler « les formes de participation [qui] sont
diverses et inégalement développées en France » : la participation aux
résultats de l'entreprise, l'information et la consultation des salariés, la
participation à la décision stratégique (rapport du CAS, juin 2010).
Parmi ces aspects synergétiques, l’actionnariat salarié
tient une place importante. La France est le pays où l’actionnariat salarié est
le plus développé en Europe : les salariés actionnaires sont près de 3,5
millions dans notre pays (sur un total d’environ 9 millions en Europe), avec
une durée de détention moyenne des actions autour de huit ans. Selon l’IFA,
plus de 80 % des entreprises du SBF 120 disposent d’un plan d’actionnariat
salarié et presque 20 % d’entre elles dépassent le seuil légal de 3 % qui
déclenche la présence d’administrateurs.
L'étude de l'IFA sur l’actif humain note que l’actionnariat
salarié est « l'un des meilleurs moyens pour aligner les intérêts entre les
actionnaires, le management et les salariés », et donc de fédérer les énergies
au service de la compétitivité. L’IFA note également que « les sociétés
dans lesquelles les actionnaires-salariés atteignent un niveau significatif de
détention surperforment durablement le reste des indices. L’indice NYSE
Euronext FAS IAS[29], qui
rassemble les sociétés du CAC AllTradable dont plus de 3% du capital est détenu
par au moins 25% de leurs salariés, surperforme durablement son benchmark ainsi
que le CAC40. Cet indice comportait trente-deux entreprises au 31/12/2012 »[30].
Une autre étude conduite par trois chercheurs conclut que la présence
d’administrateurs représentant les salariés actionnaires augmente la
performance opérationnelle et boursière des entreprises[31].
Ce constat est confirmé par le chercheur Xavier Hollandts (Inseec) qui constate
que « la performance d'une entreprise augmente avec le taux d'actionnariat
salarié »[32].
Accroître la place des salariés dans le capital et la
gouvernance, c’est aussi travailler à l’amélioration de la performance
Martin RICHER,
consultant en Responsabilité sociale des entreprises,
Management
& RSE
Pour lire la suite (et fin) de cet article en deux
parties, cliquez ici : « Administrateurs salariés : à la recherche des opportunités perdues ».
[1] TM
Partenaires, « L’Administrateur Salarié ; Premier bilan après la loi de 2013 »,
2ème trimestre 2014
[2] PY
Gomez, « Le Monde » du 26 novembre 2012
[3] Ernst
& Young, « Panorama des pratiques de gouvernance des sociétés cotées
françaises », octobre 2012
[4] ECGS (Expert Corporate Governance
Service) Survey, “Composition and Remuneration of Board of Directors in Europe
(Stoxx Europe 600)”, December 2014
[5] Denis
Ranque, Président du conseil d'administration d'Airbus Group, « Réussir la mise
en place des administrateurs salariés », Note de la Fabrique de l’Industrie,
juillet 2014
[6] Houda
Ghaya at Gilles Lambert, « Caractéristiques de la diversité au sein des CA et
performance financière », Document de Travail n°2012-14, Bureau d’économie théorique
et appliquée, Strasbourg, 2012
[7] Jean-Louis
Beffa, ancien président-directeur général de Saint-Gobain, « Priorité à
l'industrie ! », tribune publiée par le mensuel « Alternatives Economiques »,
n° 311, mars 2012. Jean-Louis Beffa est l’auteur de « La France doit choisir »,
Le Seuil, janvier 2012 ; « La France doit agir », Le Seuil, octobre 2013 et «
Les Clés de la puissance ; Quel leadership économique pour le XXIe siècle ? »,
Le Seuil, avril 2015.
[8] Louis
Gallois, « Pacte pour la compétitivité de l'industrie française », novembre
2012
[9] « La
FGMM-CFDT présente des pistes de réflexion sur la place des représentants des
salariés dans la gouvernance des entreprises », mars 2009
[10] «
Représentation du travail au conseil d’administration et performance de
l’entreprise : une étude empirique sur le SBF 250 », in Aline Conchon et
Marie-Noelle Auberger, « Les administrateurs salariés et la gouvernance
d’entreprise », La Documentation française, 2009
[11] Salima
Benhamou, « Améliorer la gouvernance d’entreprise et la participation des
salariés », rapport du CAS, juin 2010
[12] La
lettre de l’IFA, janvier 2013
[13] Deloitte
et Misceo, première édition du « baromètre de la gouvernance RH », publiée le 8
juillet 2010
[14] Deloitte
et Misceo, « 3ème baromètre de la gouvernance RH », juillet 2014
[15] « La
lettre de l’IFA », No 25, janvier 2013
[16] Steven Hill, « Europe’s
Promise. Why the European way is the best hope in an insecure age”, University
of California Press, January 2010
[17] André
Gauron & Vincent Charlet, « Réussir la mise en place des administrateurs
salariés », Note de la Fabrique de l’Industrie, juillet 2014. Cette note (de
qualité…) s’accompagne d’un guide : « Onze points-clés pour réussir la
mise en place des administrateurs salariés »
[18] ETUI, « Benchmarking Working
Europe 2014 », April 2014
[19] World Economic Forum, « The
Global Competitiveness Report »
[20] René
Lasserre, directeur du Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne
contemporaine, « La cogestion allemande à l'épreuve de la globalisation »,
Regards sur l'économie allemande, 2005
[21] Entretien
avec Michel Sapin, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation
professionnelle et du Dialogue social, « Alternatives Economiques », n° 323,
avril 2013
[22] ETUI (European Trade Union
Institute), « Benchmarking Working Europe 2014 », April 2014
[23] Voir
Les Echos du 26 mars 2013
[24] Alexandre
Grillat, « Selon la CFE-CGC, les administrateurs salariés sont un atout pour
redynamiser l’économie française », Communiqué du 12 mars 2015
[25] «
Allemagne : la cogestion à l’épreuve des restructurations », Les Echos, 22
février 2005
[26] Baums, T. and B. Frick, “Codetermination
in Germany: the impact of court decisions on the market value of the firm”,
Economic Analysis, 143-161, 1998. L’étude
mentionnée par la phrase suivante est celle de Fauver, Larry & Fuerst,
Michael E., « Does good corporate governance include employee representation? Evidence from German corporate boards”, Journal
of Financial Economics, Elsevier, vol. 82, 2006.
[27] Kraft, K. and J. Stank, “Die
Auswirkungen der gesetzlichen Mitbestimmung auf die Innovationsaktivitaten
deutscher Unternehmen”, Schmollers Jahrbuch, 124, 421-449, 2004 ; Fitzroy, F.
R. and K. Kraft, “Codetermination, efficiency and productivity”, British
Journal of Industrial Relations, 43 (2), 233-247, 2005
[28]
Jean-Louis Beffa et Christophe Clerc, « Les chances d’une codétermination à la
française », Prisme No 26, Centre Cournot, janvier 2013
[29] ISIN:
FR0003999598
[30] « Les
administrateurs salariés dans la gouvernance : Une dynamique positive », Note
de l’IFA, juillet 2013
[31] Edith Ginglinger, William Megginson
and Timothee Waxin, “Employee Ownership, Board Representation, and Corporate
financial policies”, Journal of Corporate Finance 17, September 2011
[32] Cité
par « Entreprise et Carrières », dossier sur le « retour du salarié actionnaire »,
18 décembre 2007
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